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lundi, 12 janvier 2015

Deux de l'adolescence

 

Dans mon adolescence, j'ai eu accès à deux œuvres qui ont marqué ma pensée en construction.

La première fut le film Une journée particulière, d'Ettore Scola. C'est notre professeur d'histoire qui nous l'a passé, par un après-midi d'hiver, au lycée Buffon. Ce film raconte la rencontre entre un homme et une femme, seuls individus à être restés dans leur groupe d'immeubles alors que la ville entière défile sur les grandes artères, derrière le Duce Mussolini, en hommage à un homme d'Etat étranger en visite à Rome.

Quant à la deuxième œuvre, il s'agit d'une petite nouvelle, qui était insérée dans mon livre bilingue de nouvelles allemandes. Il s'agit de Mein trauriges Gesicht, mon visage triste en français, une courte nouvelle de Heinrich Böll. Un homme erre solitaire dans la ville, quant un policier l'arrête : il a le visage triste alors qu'aujourd'hui est jour de fête nationale, et que les citoyens doivent donc être joyeux. L'on apprend ensuite que dix ans auparavant, l'homme avait été condamné pour le même genre de délinquance.

 

Je suis contente d'avoir eu accès à cet âge tendre à ce livre et à ce film, non pas pour recevoir un message de leur part, mais parce que ce sont des œuvres pleines de beauté et de profondeur, des œuvres qui installent des espaces dans notre être intérieur, espaces à partir desquels naissent de nouvelles attentes, de nouvelles pensées (peut-être aussi de nouveaux silences).