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mardi, 10 novembre 2015

Dimanche au café grec avant que les feuilles de vigne ne meurent

Le sais-tu, Dimitri Cantemir ? Trois hommes assis à une table blanche, dans un café grec de France, écoutent ta musique, que le patron du bar joue sur sa chaîne.

Les hommes boivent un vin cuit du Portugal. Ils échangent peu de mots. L'un d'eux pense à une femme, Sylvia. Il se dit : "Et si, finalement, je n'étais pas homosexuel ?" A côté de lui, Aleksandrios caresse sa bague, une chevalière turque que lui avait offert sa femme, à l'époque où ils se parlaient encore, avant la mort du petit Basileus. Le troisième homme s'appelle Mounir. Entre ses mains, il tient un petit ouvrage de Corinna Gepner, où l'on évoque le père Louis Bertrand Castel, le prêtre qui donnait aux sons et aux couleurs une même structure.

Il est onze heures du matin, la plage d'Egine scintille dans la salle de bar, sur le mur, où le même film de vacances est projeté tous les jours. En terrasse, les plants de vigne distillent leur odeur fraîche. Personne ne pense plus qu'alentour, les hautes et monotones tours de la banlieue Nord de Paris s'étendent à perte de vue.