lundi, 09 avril 2012
Exterminer avec compassion et pitié
Breton républicain, Joseph Lequinio explique (à propos de la Vendée) qu'il faut savoir exterminer 400 000 personnes avec compassion et humanité.
Après la Révolution française, il a fait une belle carrière sous Napoléon.
“Sévérité ! Ce terme est-il bien compris ? Je veux en même temps et des mesures sévères et des mesures indulgentes. ...
Mais qu’entend-on donc par mesures de sévérité, ne les distinguera-t-on pas des mesures de barbarie ? La sévérité la plus rigoureuse et la plus terrible est justifiée par le besoin, par la nécessité du bien général. Rien au monde ne peut justifier des mesures de barbarie.
Si le salut de la France exigeait l’anéantissement des 400 000 hommes qui couvrent le territoire de la Vendée et pays insurgés voisins, il faudrait les anéantir. Mais dans ce cas même, on ne saurait excuser des crimes atroces qui révoltent la nature, qui outragent l’ordre social et qui répugnent également et au sentiment et à la raison. En faisant évanouir ces générations entières pour le bonheur de la patrie, rien ne pourrait faire tolérer des mesures barbares, inhumaines, scélérates, exercées sur un seul individu. Il faudrait accomplir encore de compassion et de pitié cette exécution terrible, mais nécessaire à l’affermissement de la République, et ne pas accroître le malheur de s’y retrouver réduit par la souillure du remords.”
Guerre de la Vendée et des Chouans, par Joseph Liquinio (édition critique de Jean Artarit),
Éditions du Centre vendéen de recherches historiques, Collection mémoire de Vendée, 2012
On peut se procurer ce livre ici
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