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jeudi, 22 août 2013

Bioenfance

AlmaSoror vous invite, si vous en éprouvez le désir et si vous y êtes prêt, à pénétrer dans un texte intitulé bioenfance, écrit le jeudi 22 aout avant 10h29 du matin à Paris, dans une chambre au fond d'une cour du boulevard du Montparnasse.

christophe conte, victorine school, darkel, bio, bioenfanceDonzac, par L.B.

Surtout ne pas succomber aux premières saveurs, froides, à leurs effluves légèrement analgésants, comme rescapés d'un crash mental, mais qui escorte le plus aérien des massages : le doigté pulpé. Vous êtes arrivé à bord de la Mésange, vaisseau de verre en forme d'oiseau blessé dessiné par un enfant malade, qui trace des parachutes depuis dix ans sur de grandes feuilles blanches qui râlent quand on les brûle. Exterminons d'emblée les scories qui hérisseraient les cheveux de tout lecteur estampillé normal : traces noires, fumées grises se désintègrent, sous l'intense activité d'un aérosol futuriste. Vous pouvez vous installer confortablement dans les volutes sonores naissantes. Pourtant, ce voyage ne vous transportera dans nulle contrée réelle, et encore moins au bout d'un songe désincarné à des fins commerciales. Il ne s'agit que d'un caprice hémiplégique, qui ouvrira l'album de l'innocence que vous aviez délaissé depuis longtemps. La première fois que votre corps se souviendra d'un temps où le temps construisait vos forces au lieu de les manger. Le phénix et le sphinx accompagnés de leur mère, petits jumeaux terribles accrochés aux bas résille d'une femme fatale, marchent parmi les paysages nus et vierges vers la maison symbolique où la mémoire dissimulée lance des rappels indistincts à intervalles réguliers. Du repas fantôme sur la table – face à la télévision qui envoie ses ondes périmées – et de tous ces arbres sans racines – bouleaux sans feuilles, érables débranchés – émane la fragilité dont vous aurez besoin pour respirer. Si vous bavez un peu, votre salive ira irriguer les troncs de l'être végétal du centre. Bouleversées, soudainement bizarres, vos mains intuitivement trieront les équations propres et les noms ésotériques. Cendres = (vers la gauche + cymbales) – Orages x [(principe + principes) – bolchevisme émotionnel]. Vous suivez le flux des calculs simples, imparables, et beaux. La préméditation discrète de votre cœur qui veut battre autrement descend dans la vallée profonde, à moitié engloutie. La réalité du jour dévide les poussières du studio où l'âme bien rangée végète : « Tu diras comment les câbles ont enroulé leur étreinte plastique autour des joies naïves, où l'ancienne utopie filtrait ses effets convulsifs », précise le guide, conscient des légendes aux ondes closes et de leur instant latent, étanche et imperméable. Émotionnelle d'abord, votre âme comme un serpent descend l'ascenseur du monde, s’habitue lentement au contraste, s'approche des éclairages et températures du cortex. Sur ces plages, où le reflet irréel des pensées aquarélise le sable, le cercle trompeur du soleil assombrit la lune amniotique qui dissimule l'androphage visage de la candeur. L'enfant qui peint préside à l'écriture du ciel, et dans votre somnolence au cours de ce voyage sans teint, le bourdonnement de vos oreilles lancine le chant répétitif des rails. Solitaire visité par la couleur amie, vos doutes additionnels baignent un art déroutant du souvenir. Le précieux Kevin, saint d'Irlande échoué sur les rives d'une France mythique, mixe l'étape finale de la nébuleuse cyborg-symphonie. Ce safari sensoriel vous met en orbite d'un rêve fameux pour un destin satellitaire sans lendemain.

 

Édith, d'après Bio

christophe conte, victorine school, darkel, bio, bioenfance, Donzac

 Orteaux, par Laurence Bordenave