Tbilissi (lundi, 16 avril 2018)
Tu disais des poèmes aux quatre saisons. Tu n'es plus. Il faut bien que quelqu'un te succède à cette valse de mots.
Alors voici, après Le vieux majordome, le poème de l'hiver 2017 ; après Fazil, le poème du printemps 2017 ; après Dans la chambrée, le poème de l'été 2017 ; après Silentium, le poème de l'automne 2017, ; après Héroïne, le poème de l'hiver 2018...
Le poème du printemps 2018 :
Pavés trempés de Tbilissi et cette main dehors, froide et douce,
aux fraîcheurs tièdes du printemps, nous avancions,
nous devisions dans l'attente, chantant sans nous en rendre compte.
À des milliers de kilomètres de Tbilissi, le petit garçon attend les sauterelles.
Au bord du silence, patiente la nasse des deux étangs.
Des deux étangs émanent la tristesse de l'attente,
Dans l'attente, naissent les senteurs du printemps.
Du printemps frêle encore, après ce long hiver,
avant les torpeurs de l'été trop vert,
jaillissent les bulles du désir d'aimer, de partager ses sentiments.
Il ne connaît pas la méchanceté des villes, qui grondent leur impudeur jusqu'au ciel des éphémérides.
Ainsi finit le voyage d'hiver et ses chants de douceur obscurcis par le froid.
Dans dix ans, ce garçon sera l'homme qui s'éloigne,
au fond des rues qui partent de l'église Metekhi.
Les poings fermés, orphelin d'enfance et de parents,
Il sera le prince noir des coeurs des prostituées.
Pavés trempés de Tbilissi et cette main dehors, froide et douce,
aux fraîcheurs tièdes du printemps, nous avancerons,
nous deviserons dans l'attente, pleurant sans nous en rendre compte.
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