Ô filiation (dimanche, 06 octobre 2019)

J’étais donc seule, seule et seule, à ce dîner brillant, seule à penser qu’une loi qui modifie la filiation en autorisant la procréation médicalement assistée, en préparant le terrain pour la gestation pour autrui, j’étais donc seule à trouver que cette loi est inique.

J’osais à peine le dire et chacune de mes paroles, pourtant ô combien mesurée, faisait l’objet d’un sec rabrouement. Lorsque j’insistais, des rires ridiculisaient mon dire.

Alors je me suis tue. Puisqu’ils possédaient la liberté, l’égalité et la fraternité, puisqu’ils assimilaient toutes mes pensées profondes à une attitude rétrograde, liberticide, méchante et grotesque, j’ai gardé le silence.

J’ai gardé le silence comme un allié ; j’ai gardé le silence comme un trésor.

J’ai gardé le silence comme un frère.

Qu’as-tu fait de ton frère ?

Je l’ai gardé et il m’a protégée.

 

Sur AlmaSoror, il y a six ans : 

Les dictatures douces

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