Demain, peut-être ? (lundi, 14 janvier 2019)

Les fatigues morales quotidiennes (choses pénibles à faire, changement d'adresse administrative, envoi de contrats, photocopies et autres réjouissances) voudraient nous faire oublier les temps de grande exaltation.

Cela fait trop longtemps que je n'ai pas vu un peuple de bouleaux à moitié mangé par la brume.

Y a-t-il des périodes de ma vie, qui sont enfuies pour toujours, et que je regrette avec nostalgie ?

Non, même si je sais que je n'entendrai plus jamais la voix de mon père, que l'éloignement d'Athénaïs invite à la mélancolie du souvenir de nos fous rires et tendres conversations du passé. Un corbeau, sur une branche de l'arbre nu, observe avec circonspection les poubelles vertes et jaunes au sol, les voitures glissant sur le macadam et le béton des façades.

Cela fait trop longtemps que je n'ai pas marché sous un champ d'étoiles à la fraîche.

La Dedication to Tarkovski d'Artemiev donne à cette matinée finissante un parfum mélodique d'ailleurs. Le seul moyen de s'extraire des répétitives anxiétés de chaque jour est de devenir quelqu'un d'autre.

Je marche plus lentement que le temps qui court sur ma vie. Cela fait trop longtemps que je n'ai pas dormi, les pieds réchauffés par le corps d'un gros chien affectueux.

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