Pourquoi écrire ? (mercredi, 08 avril 2015)
« Pourquoi écrire ? Eh bien, parce qu’il faut que l’arbre donne ses fruits, que le soleil luise, que la colombe s’accouple à la colombe, que l’eau se donne à la mer, et que la terre donne ses richesses aux racines de l’arbre.
....
Et j'écris alors non pas comme un Blanc, ni comme quelqu'un asservi à une doctrine, mais comme un individu. Et mon message est valable, puisque je puise de mon propre fonds. Je ne prends rien de personne. Et mon originalité est une nourriture, parce qu'elle suscite en d'autres le désir d'être original, distinct, authentique, personnel sans être individualiste-pur.
....
Pourquoi écrire ? Mais afin de se donner. Et le don enrichit. Cette "richesse" grandit la personnalité. Et l’on monte. Où ? En soi-même. J’ai nommé la délivrance. Il n’y a pas d’autre forme de libération. »
Malcolm de Chazal, Pourquoi écrire ? IN Le Mauricien, 14 octobre 1961
Nous étions déjà devenus fous avec Malcolm de Chazal :
| Lien permanent | Commentaires (3) | | Facebook | Imprimer |
Commentaires
A l'extrème limite de la conscience,
une bouche balbutie,
sur une surface horizontale..
une couche de glace,
dont on ne sait encore l'épaisseur,
mais bousculée par les courants de l'intime,
d'une profondeur insondable.
J'imagine le violoncelle de Yoyo-Ma,
Jouant Bach, sur une pellicule de glace,
la pique s'enfonçant peu à peu,
à chaque coup d'archet,
pour retrouver,
une fois la suite achevée,
l'essence même de la musique.
Et , de même la page d'écriture,
Qui se révèle :
une façon de communiquer son sang
à l'encre :
une mémoire magnétique,
venant de régions inconnues
avant que celle-ci ne fige .
Bien sûr, on peut rester
la plume en suspens,
au point de laisser les oiseaux
dessiner, écrire à notre place,
le geste immobilisé,
pour des récits qui resteront
à jamais non écrits …
Faut-il se révéler à soi-même,
Et remonter du lac,
sous nos pieds,
un seau d'eau glacée
dans laquelle nous mirer ?
Reflétant aussi les oiseaux ,
et l'encre transparente du silence …
De toute façon,
ce qui est puisé,
n'est qu'une infime parcelle,
comme le serait la découpe du ciel,
visible dans le seau,
mais il contient une voix,
avant d'être naufragée, gelée …
la nôtre .
_
RC- sept 2015
variation sur un texte de Michèle Dujardin, http://abadon.fr/spip.php?
article81
elle-même évoquant Henri Thomas avec cet extrait ;« "Je n’ai
le goût de rien exprimer, si ce n’est ce noyau d’obscurité tenace qui
est mon être même, ma substance morale et poétique."
Henri Thomas
Écrit par : rechab | mercredi, 23 septembre 2015
A l'extrème limite de la conscience,
une bouche balbutie,
sur une surface horizontale..
une couche de glace,
dont on ne sait encore l'épaisseur,
mais bousculée par les courants de l'intime,
d'une profondeur insondable.
J'imagine le violoncelle de Yoyo-Ma,
Jouant Bach, sur une pellicule de glace,
la pique s'enfonçant peu à peu,
à chaque coup d'archet,
pour retrouver,
une fois la suite achevée,
l'essence même de la musique.
Et , de même la page d'écriture,
Qui se révèle :
une façon de communiquer son sang
à l'encre :
une mémoire magnétique,
venant de régions inconnues
avant que celle-ci ne fige .
Bien sûr, on peut rester
la plume en suspens,
au point de laisser les oiseaux
dessiner, écrire à notre place,
le geste immobilisé,
pour des récits qui resteront
à jamais non écrits …
Faut-il se révéler à soi-même,
Et remonter du lac,
sous nos pieds,
un seau d'eau glacée
dans laquelle nous mirer ?
Reflétant aussi les oiseaux ,
et l'encre transparente du silence …
De toute façon,
ce qui est puisé,
n'est qu'une infime parcelle,
comme le serait la découpe du ciel,
visible dans le seau,
mais il contient une voix,
avant d'être naufragée, gelée …
la nôtre .
_
RC- sept 2015
variation sur un texte de Michèle Dujardin, http://abadon.fr/spip.php?
article81
elle-même évoquant Henri Thomas avec cet extrait ;« "Je n’ai
le goût de rien exprimer, si ce n’est ce noyau d’obscurité tenace qui
est mon être même, ma substance morale et poétique."
Henri Thomas
Écrit par : rechab | mercredi, 23 septembre 2015
Oh, merci... Tant que naissent les poèmes, les souffrances de ce monde peuvent espérer de nouvelles aurores.
Écrit par : AlmaSoror | mercredi, 30 septembre 2015