Ces bêtes qu’on abat : Les poussins refusés (dimanche, 28 octobre 2012)

 C'est une saga qu'aucun scénariste n'aurait le courage d'écrire. Les films les plus gores ne sont que des comédies Walt Disney en comparaison. Les plus courageux d'entre vous auront sans doute du mal à la suivre jusqu'au bout...

C'est la saga interdite aux profanes.

AlmaSoror est fière de proposer sur son site l'extraordinaire saga de la viande. Celle qu'on ne lit jamais, celle dont on entend jamais parler, celle qui a lieu dans des endroits où l’œil citoyen ne peut pénétrer.

Si vous ne vous sentez pas capable de la lire, sachez que l'enquêteur l'a écrite. Sachez que des milliards d'individus la vivent aux portes de nos villes. Si vous n'êtes pas capable de la lire et que vous êtes capable de consommer le résultat, alors vous êtes un merveilleux citoyen du Meilleur des Mondes.

Voici donc le journal de Jean-Luc Daub, enquêteur dans les abattoirs français.

 Ces bêtes qu'on abat peut s'acheter en version imprimée :

Ou bien se lire sur cette page qui lui est dédié.


Les poussins refusés

 

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Poussins et œufs non encore éclos jetés dans une benne d’un couvoir.
Phot Jean-Luc Daub

 

Il existe une autre situation dramatique, c’est celle des poussins refusés. Cette situation n’a rien à voir avec les abattoirs directement, elle concerne les couvoirs de poussins. Il s’agit de poussins d’un jour qui font l’objet d’une destruction massive. Dans un couvoir, par exemple lorsque 800 000 poussins naissent par semaine, il y en a 400 000 qui sont jetés, parce que non conformes. Si l’on fait naître des futures poules pondeuses, la moitié des poussins seront des mâles qui ne seront pas gardés. Les poussins estropiés, les naissances tardives, les œufs non éclos, les « non conformes » sont également jetés. Pendant longtemps, ces poussins refusés étaient simplement jetés vivants dans des bennes avec les coquilles vides. Dans un abattoir, en l’an 2000, un chauffeur m’avouait chercher des bennes dans un grand couvoir rempli de poussins vivants en partance pour l’équarrissage. Ce qui est interdit, car aucun animal vivant ne peut entrer dans un centre d’équarrissage. J’ai fait une enquête auprès du couvoir en question qui refusa de me laisser visiter les lieux. Le directeur m’indiqua que les poussins refusés passaient dans le système d’aspiration sur lequel trois coudes avaient été installés, censés tuer les poussins au passage.

 

Dans d’autres couvoirs, les poussins sont jetés dans des poubelles qu’on entasse l’une sur l’autre afin de les faire mourir par écrasement. Dans d’autres encore, les poussins sont enfermés dans des sacs où ils meurent d’étouffement. Il existe des établissements où l’on tue les poussins en les mettant dans des caissons sous vide d’air dans lesquels on injecte parfois du gaz carbonique. D’autres possèdent des broyeurs qui, comme leur nom l’indique, broient les poussins. D’autres encore possèdent des rouleaux écraseurs : les poussins passent entre deux cylindres qui les écrasent et leur assurent la mort. Dans tous les cas, bien qu’atroces, la loi exige un appareil qui correspond à « un dispositif mécanique entraînant une mort rapide », conformément aux dispositions de l’article 7 de l’arrêté du 12 décembre 1997. Donc, le broyeur et les rouleaux écraseur. Pour que leur mort soit la plus douce possible, la méthode du caisson avec injonction de CO² serait préférable pour ces millions de poussins dont se débarrassent les couvoirs.

 

 

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Élevage industriel de poules pondeuses (Code 3 sur les œufs)
Phot Jean-Luc Daub

 

 

 

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