Le primat (mardi, 14 avril 2020)
La politique est sans issue. Elle sépare les amis qui s'aiment. Il faudrait toujours se rappeler que l'amitié est beaucoup plus belle, même quand elle nécessite des silences et des diplomaties.
Certes, tout est politique, ou tout peut l'être.
Alors il faut choisir si l'amour ou la politique vient en premier dans une existence.
Et malgré mes passions politiques, ou peut-être parce qu'elles sont déchirées entre plusieurs écoles qui se haïssent, je choisis l'amour.
L'amitié est belle quand elle se ressemble, elle est belle aussi quand elle dissemble au point d'exiger renoncements et efforts pour marcher l'un vers l'autre.
Et pourtant, certaines circonstances sont terribles, elles exigent une sorte de position publique, alors même qu'on ne souhaiterait pas la fournir - peut-être même qu'on n'a pas d'opinion tranchée. Ces moments sont difficiles pour les amis qui se retrouvent écartelés dans des camps adverses ou entre un gouffre et un marécage. On redouble d'efforts, d'humour ou de délicatesse, on tient le plus longtemps possible.
Je rêve d'être celle qui tient au-delà de toutes les digues, pour le plaisir de l'amitié éternelle.
Mais j'ai déjà chuté plusieurs fois.
(Et pour s'enfuir : L'enfance, la civilisation et le monde sauvage)
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