Maraï, persona non grata en pays communiste (vendredi, 20 mars 2020)

« J'ai l'impression que les communistes s'imaginent que je devrais me couper la tête, étant donné que la culture à laquelle j'appartiens et que, dans une modeste mesure, je représente peut-être dans le champ littéraire, est pernicieuse ; ensuite, il faudrait que j'attrape une bonne touffe de cheveux pour soulever très haut ma tête coupée et qu'ainsi, je prononce un grand réquisitoire contre ma classe et moi-même, en insistant sur la légitimité exclusive de la culture ouvrière. Après m'être exécuté, je pourrais me débarrasser de ma tête sur le tas d'ordures.

Un projet intéressant mais un peu difficile à mener sur le plan technique ».

Sandor Maraï, Journal, années 1943-48, traduction de Catherine Fay

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