Gérer sa vie privée pour rendre son enterrement supportable (mardi, 25 février 2020)

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Quand les gens baisent avec n'importe qui dans des bas-fonds (ou dans les hauts-fonds) et que leurs amis font comme eux, tout va bien. Leurs enterrements ressemblent à des messes du contre-pouvoir, pleines de fraternités et de signes inconnus dans les appartements des bourgeoisies calmes.

Quand ils respectent des codes sociaux et moraux précis, plus ou moins contraignants, tout au long de leur vie, et qu'ils disent comment il faut vivre et vivent à peu près comme ils disent, il n'y a pas de problèmes. Leurs enterrements sont calibrés par le rite social et les larmes ont leur place, les rires aussi pour la brioche qui suit la cérémonie.

Quand les gens détruisent ce qu'ils construisent et s'accrochent à la fois à l'apparence de la civilisation officielle et à la vérité basse de leurs pulsions, alors rien ne va plus. Leurs enterrements sont des cauchemars pour les familles officielles qui découvrent ou font face à la face cachée. Momentsde drame pour les relations interdites, pour ceux dont personne ne connaît l'existence et qui se retrouvent seuls, inconnus aux yeux de tous alors qu'ils ont partagé les heures intimes du disparu.

Quand certains construisent puis délaissent puis reconstruisent et ainsi polygament et poly-procréent tout en faisant toujours comme si ils étaient monogames et bien sous tout rapport, croyant qu'on peut épouser plusieurs personnes ici-bas au lieu de vaquer librement de l'un à l'autre ou d'être fidèle à un engagement, ils compliquent tout pour les familles décomposées-recomposées, ainsi réunies autour de celui qui n'est plus là pour faire tenir l'ensemble debout.

C'est pourquoi, je vous le dis, soyez francs du collier dans la norme comme dans l'anorme, amusez-vous ou respectez les règles mais ne vous amusez pas, soit à avoir une double-vie, dont l'une est cachée, soit à empiler les constructions de couple, de familles, de relations, d'achats, car tout votre édifice s'écroulera autour du cercueil ou pendant la brioche.

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