Banale exctraction du jour (jeudi, 31 mai 2018)
J'ai descendu dans mon jardin pour y cueillir du romarin et une vague de tristesse est montée dans mon cœur, sans doute à cause d'un vent venu d'ailleurs. Je me suis allongée au divan des nuages et j'ai laissé venir l'intrication des tristesses, ma tristesse musicale, ma tristesse universitaire et ma tristesse cinématographique. Un paysage sonore défilait devant mes yeux, c'était comme une pensée qui naît au bord d'un monde à demi-dévoilé.
Je suis restée longtemps autour des herbes folles et médicinales, sans accorder d'attention aux grenouilles de la mare ni au choucas des tours qui traçait des cercles au-dessus du chêne rouge d'Amérique (quercus rubra).
Il ne me reste plus qu'à rentrer préparer la ratatouille, sous le signe de la quatrième tristesse, celle qui me sépare des hommes, à cause de leur voix grave, de leur carrure et de leur étrangeté.
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