Gwerzioù (lundi, 28 mai 2018)
Je cherche une langue pour exprimer mes peurs et que la sonorité de leurs mots les dissolve dans la lumière. Je marche sur une route sans panneaux indicateurs et à chaque carrefour, je vais où sont les fleurs. Il y avait un château dans mon enfance lointaine, et près des écuries, les crapauds croassaient quand le serein tombait. Il y avait un château de famille qui dort encore au bord de la rivière rapide, si loin de nous.
Par les persiennes fermées de ce matin tiède, m'apparaissent des éclats d'un avenir incertain. Je n'ai pas encore trouvé le lieu où poser mes valises, où adopter un chien.
Ceux qui sont nés sans patrie, ceux qui ont quitté la leur, ajoutent à nos vieilles antiennes des sons venus d'un dissonnant ailleurs. Ils écrivent sur les murs pour oublier qu'ils n'entendent pas leur voix.
Emmurée dans la mémoire d'un mur de pierre jaune claire, où croassent les crapauds et volètent les libellules, je cherche une langue ancienne où réfugier mon cœur, que la musique des mots le berce sous les étoiles.
K M-L
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