Matin d'hiver (mardi, 30 janvier 2018)
Nous sommes toujours en vie, le plus souvent ennuyés par l'instant présent du quotidien écrasant, ou, quelquefois, stupéfait par une légère beauté qui passe, qui souffle, un éclat pur, un goût de joie.
Nous mourons, but de toute naissance. Un jour ou l'autre, tout disparait pour nous et nous disparaissons des horizons partagés. Entretemps, on ne sait pas très bien que faire. Les jours sont lourds à porter, ils trépassent et on les regrette. Des soucis s'interposent entre la vie et nous, gênant la respiration.
Les soucis, c'est la seule chose qu'il faudrait faire taire à jamais.
Seul face à la vie, sans la béquille des soucis, seul face à la respiration, à l'existence des choses mobiles et immobiles.
| Lien permanent | Commentaires (3) | | Facebook | Imprimer |
Commentaires
« On parle toujours de la violence du fleuve qui déborde ses berges - jamais de la violence des berges qui enserrent le fleuve... » disait Berthold Brecht
Écrit par : Clément | mardi, 30 janvier 2018
"Ainsi s'écoule toute la vie ; on cherche le repos en combattant quelques obstacles et si on les a surmontés le repos devient insupportable par l'ennui qu'il engendre. Il en faut sortir et mendier le tumulte ; car ou l'on pense aux misères qu'on a ou à celles qui nous menacent. Et quand on se verrait même à l'abri de toutes parts, l'ennui de son autorité privée ne laisserait pas de sortir du fond du coeur où il a ses racines naturelles, et de remplir l'esprit de son venin.
Ainsi l'homme est si malheureux qu'il s'ennuierait même sans cause d'ennui par l'état propre de sa complexion. Et il est si vain qu'étant plein de mille choses essentielles d'ennui, la moindre chose comme un billard et une balle qu'il pousse suffisent pour le divertir."
Blaise Pascal - Pensées (Divertissement, IX, 168).
Écrit par : Favrice | mercredi, 31 janvier 2018
"Ainsi s'écoule toute la vie ; on cherche le repos en combattant quelques obstacles et si on les a surmontés le repos devient insupportable par l'ennui qu'il engendre. Il en faut sortir et mendier le tumulte ; car ou l'on pense aux misères qu'on a ou à celles qui nous menacent. Et quand on se verrait même à l'abri de toutes parts, l'ennui de son autorité privée ne laisserait pas de sortir du fond du coeur où il a ses racines naturelles, et de remplir l'esprit de son venin.
Ainsi l'homme est si malheureux qu'il s'ennuierait même sans cause d'ennui par l'état propre de sa complexion. Et il est si vain qu'étant plein de mille choses essentielles d'ennui, la moindre chose comme un billard et une balle qu'il pousse suffisent pour le divertir."
Blaise Pascal - Pensées (Divertissement, IX, 168).
Écrit par : Favrice | mercredi, 31 janvier 2018