L'or tranquille (vendredi, 19 janvier 2018)

L'amertume et le désir ont en commun d'avoir d'incessantes et incessibles ramifications. Aucune satisfaction ne les apaise, aucun soulagement ne les fait cesser au-delà de quelques instants, quelques jours, quelques semaines. Ces deux sentiments bardés de tentacules qui repoussent quand on les coupe, empoisonnent nos vies et détruisent tout le bien de notre cœur. L'amertume, comme le désir, distordent notre vision du monde, et se déversent sur les paysages qui s'offrent à notre vue avant même que nos yeux aient pu les découvrir. Se débarrasser du sentiment d'amertume et du désir sans fin, éliminer les joies et les peines trop dépendantes des circonstances extérieures, c'est le premier pas vers la sagesse, vers cette sagesse invisible à l’œil nu, qui permet à la personne d'accueillir le bonheur quand il vient, de surmonter la douleur et la déception.

L'amertume et la frustration (ou le sentiment de manque, d'incomplétude), causent de si grandes souffrances en nos cœurs qu'il faut savoir les abandonner définitivement. Mais en les laissant partir, on perd tant de choses chères : le souvenir d'un rêve, un espoir de revanche, une occupation qui comble les ennuis. Oui, car amertume et frustration stimulent nos cerveaux : que faire, sans elles ?

Je souffle sur mes désirs et je les laisse vivre sans suivre leur cours. Lorsque les sensations de frustration, de manque, débarquent à la surface de ma conscience, je les observe. Elles m'attaquent. Je les contemple et je les transforme en quête, en chemin, en pelle pour creuser la terre de mes couches d'être et descendre au fond de ma mine, là où se trouve le métal qui délivre : l'or tranquille.

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