DJ Tricératops, quatrième étage, une semaine sur deux (jeudi, 09 novembre 2017)

Avais-je déjà écrit une entrée aussi sotte que la précédente ? Oui, sans doute. Peu importe. Certains matins oscillent entre le besoin de s’exprimer et la nullité de ce que l’on a à dire. On écoute de la musique, désemparée de toujours la consommer sans jamais la créer. Il faudrait pouvoir cocréer la musique en l’écoutant, cela doit être possible. On marche, interloquée d’attraper du regard un reflet bizarre dans une vitrine et de constater que c’est celui de notre silhouette. La ville de novembre, malgré les feux automnaux qui la parent de magie, sait ressembler à toute les tristesses du monde. Les lectures nous dépriment, l’écriture se garde bien de venir sous nos doigts. Il reste la tentative de se tenir droit, de parler d’une voix claire aux personnes que l’on rencontre, de renoncer à se comparer aux êtres chaleureux, vibrants et actifs qui passent près de nous sans comprendre que nous ne sommes que des ombres en instance entre la vitalité et la morbidité.

Le jeune voisin sur sa console remixe une saison de Vivaldi, je ne vois que sa jeunesse, promesse d’avenir, mais lui se concentre peut-être sur ses boutons d’acné, sur sa honte de sortir dans la rue. Il s’appelle Maxence, il est âgé de dix-sept ans. Il vit une semaine sur deux dans cet immeuble, l’autre semaine il s’en va dans la banlieue de son père où il a une autre chambre, un autre horaire pour les repas, d’autres habitudes, sa vie est un rythme binaire, sur sa vie grise comme le ciel d’aujourd’hui il remixe Vivaldi.

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