Délirium très mince II (mercredi, 20 septembre 2017)
Qui a pu nous plonger, tous, dans l’illusion de la séparation ? Le temps !
Nous avons des rides et que nous allons mourir parce que le temps tel un miroir nous renvoie cette image. Mais c’est lui ! C’est lui qui est vieux. C’est lui qui est laid. C’est lui qui meurt à chaque instant, et nous demeurons vifs et puissants. Le temps jaloux s’ingénie à nous faire croire que nous sommes vieillissants à son image. Pauvre temps. Tu ne nous berneras plus longtemps ! Nous ferons tomber ton masque et tu t’enfuiras seul.
Si nous expérimentons le temps, alors lui aussi nous expérimente. Rien ne se passe qui n’est pas réciproque. Nous sommes noyés dans la danse du temps, du mouvement et de l’espace. Les horloges croient emprisonner, posséder, émaner le temps. Pourtant, la nature intime du temps est à trouver au plus profond de l’expérience.
On peut lire Delirium très mince I par ici.
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Commentaires
L’œuvre du temps est cyclique ; l’œuvre du temps est linéaire. Mais cessez de croire en lui. Le temps est en cela semblable à Dieu : cessez de croire en lui, aussitôt son pouvoir s’estompera. Nous nous inventons une identité, faites de mots, de croyances et de moments vécus dans la conscience. Mais du temps passé à ne pas être ou à dormir, qu’en est-il ? De tout ce qui a lieu en moi, ne suis-je que ce que je retiens ? Suis-je quand je ne sais pas que je suis ? L’œuvre du temps conscient, l’œuvre du temps inconscient n’ont plus d’importance, puisqu’il n’existe pas. Cessez de croire en lui, et il disparaîtra. Dieu, disait Charles Baudelaire, est le seul être qui n’ait pas besoin d’exister pour régner. Le temps est semblable à Dieu. Il n’est rien qu’un trompe l’œil, mais il mène le monde.
Écrit par : Amen O Fils | mercredi, 20 septembre 2017