Sur le seuil (vendredi, 09 juin 2017)

Chants orthodoxes russes ? Oui. Pain d'épices ? Non. Si, avec du thé. Paroles latines de psaumes juifs ? Oui et non. Voix de basse ? Certainement, toujours, dans ce palais à demi-détruit. Existe-t-il une beauté de notre temps ? Non et oui. Quelle heure est-il ? Oublie l'heure, nous vivons au rythme des saisons. Le printemps n'en finit pas d'éclater vers l'été. La nuit de la Saint-Jean s'approche sur son chariot d'étoiles. Mais toi ? Moi ? Toi ! Moi je danse avec les enfants du village. Je prie des vieilles antiennes dont tu ne connais pas le premier mot. Je ris de plus en plus, c'est la vieillesse qui s'installe. Je meurs très lentement, très doucement, dans la joie et la bonne humeur. Et ta sœur ? Regarde comme elle est belle ! Son visage aujourd'hui reflète l'éternelle bonté. Cela fait longtemps qu'elle ressemble à l'amour, qu'elle a oublié les latences jalouses et rageuses des douleurs inqualifiées. Alors tu ris, alors tu chantes, avec ou sans ta sœur, alors tu pries dans les calendes des saisons ? Oui. Le Pérou ? Non, la France. Ils se ressemblent tous les deux, parfois. Parfois seulement. Décris-moi ce qui se trouve autour de toi ! Un mur de briques, les carreaux des fenêtres, une tasse à moitié bue, la lumière qui descend, le chien berger qui s'éloigne. Et tout cela, à toi ? Tout cela, à moi et aux autres, à toi si tu veux, si tu restes avec nous, si tu partages la table et le toit. Je le voudrais, oui. Alors ôte tes sandales, assis-toi sous la pergola, oublie tes volontés et tes rêves et laisse-toi traverser par la vie qui vibre ici-bas. 

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