Nostalgie (jeudi, 25 mai 2017)
Nostalgie de ce que l'on va perdre... mélancolie qui flotte au fond d'une petite joie. Amour de toi, amour du monde, malgré parfois le manque de foi.
La mort me fait à moitié peur ce soir, d'autres soirs, elle me terrifie. Je prie l'angélus, trois fois par jour, mais je suis seule : les cloches ne sonnent plus, les paysans, les commerçants ne s'arrêtent plus s'agenouillant dans le champ, dans la boutique...
Je mène une vie déconsidérée par vous, mes frères, une vie de péché, une vie en discordance, et pourtant le Rosaire m'accompagne, je l'effeuille au fil des jours. Il est écrit : Désordre, sur la porte de ma maison. Mais il est écrit : Amour, sur la porte de mon cœur. Il est écrit Péché sur ma carte d'identité, mais il est écrit : Pardon sur la partie cachée de mon front.
Certains matins, la vie me fait si peur que je voudrais me blottir à nouveau au fond du ventre de ma mère, dont j'ai je crois des souvenirs. M'y blottir à neuf mois, puis à huit, puis à sept, et remonter le temps jusqu'à la petite graine, qui rapetisse, devient goutte de néant dans le Néant.
Hélas, la vie ne se donne pas à l'envers. Elle se déroule et se dévide dans le sens des aiguilles d'une montre. Je suis le fil du temps, comme un cheval dans un manège, je cours sans savoir pourquoi, ou bien je m'arrête et personne n'est content de moi.
Nostalgie de ce que l'on va perdre. Car la nuit recouvre ce qui a été. Mélancolie qui flotte au fond d'une petite joie. Car la paix n'est jamais complète ici-bas. Amour de toi, amour du monde, malgré tes défauts qui m’obsèdent, malgré les combats perdus et les chemins renoncés. Au fond de moi encore un peu de foi.
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