Comme un dimanche (dimanche, 12 février 2017)

 

Je descends dans une zone de brume depuis ce matin, je m'enfonce à chaque seconde. J'essaie en tâtonnant des mains dans la tourbe rouillée de trouver des racines, de les arracher pour m'en nourrir à travers ces moments indistinctement laids. J'aurais besoin d'une attelle pour mon âme, d'une assistance respiratoire pour mes relations interpersonnelles. J'aurais besoin d'un grand chien noir qui marche à côté de moi.

Je m'asphyxie avec de la poudre anesthésiante. Des sons dans mon oreille ressemblent à des cloaques. J'ai mal à l'insuffisance émotionnelle de mes reins. Je vous regarde passer, vous tous qui vivez dans un monde structuré, là-bas, dans cet espace si clair où les gens se lèvent le matin, se rassemblent le soir et suivent des règles communes. Immuable, ce sentiment d'une chair en incapacité d'adaptation.

Comme c'est drôle : bonnes et mauvaises nouvelles se confondent en une lente contusion des sens. Je délaisse l'Evangile de Jean, je délaisse les films de Tarkovski. Les formes du monde se défont, la nasse se dessine et je vogue immobile, transie, pétrifiée, à l'abandon.

 

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