Nostalgie à l'Armagnac (mardi, 21 avril 2015)
Anne, ce soir, t'en souviendra-t-il ? Il y avait ta bouteille d'Armagnac dont il fallait faire quelque chose de beau et de grand. Alors ce fut une entrée de salade de roquette aux radis et aux pignons de pin, que nous fîmes suivre par des pommes de terre au four dans lesquelles un roquefort trempé de crème et d'Armagnac avait fondu. Et puis des bananes revenues dans une poêle avec du beurre, du sucre, flambées à l'Armagnac encore, bien sûr. Deux petits verres de cette eau de vie se burent au rythme des marées basses. La mer des livres ne cessait plus ses vagues de romans, d'essais, de poésie, de théâtre, d'histoire, de géographie, d'ésotérisme. La mer de la mémoire distillait son écume perdue du numéro 13 d'un boulevard parisien qui fut bohème, c'est vrai, bien avant ma naissance. Il y a les maisons où l'on grandit et les maisons où l'on se souvient. Il est aussi des maisons où l'on meurt, mais celles là n'ont pas encore livré leur mystère de colombes et d'oliviers.
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