Les veillées des chaumières (mercredi, 04 février 2015)

Depuis que je m'interdis l'ordinateur entre le dîner du soir et la douche qui suit le petit-déjeuner du matin, je retrouve le mystère des veillées (puisque je ne possède pas de télévision ni de chaîne qui me permettrait d'écouter la radio). Chaque soir donc, une longue paresse brodée d'ennui m'attend, dans laquelle je m'enfonce avec un mélange d'appréhension et de délectation face à ces moments sans laisse mentale. Éclosent parfois des conversations ; s'étendent aussi de longs silences, peuplés de solitudes si entières qu'elles en paraissent contenir de poignantes interrogations mystiques. Surtout, je me lève et je marche, je vais toucher les livres et les objets, j'occupe l'espace à nouveau comme un animal sauvage occupe son terrier naturel, non plus comme une bête réfugiée toujours dans le même coin de sa cage. J'écoute le bruit de mes pas, et, si par hasard quelqu'un est là, j'écoute d'une manière inédite - ou retrouvée de l'enfance - le son unique de sa voix.

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