Témoignage (mardi, 20 janvier 2015)
Les anges de l'hiver ont des visages trop aimés. Ils ont des corps enfuis, des âmes qu'on ne veut pas abandonner. Ils ont des secrets au creux des ailes, leur chanson brame encore au milieu de nos nuits hagardes, leur piano tinte un peu dans nos oreilles qui oublient sans vouloir oublier. Leur absence est bleue, comme une note de jazz noyée dans un air trop classique. Et leur souvenir est cuisant.
Mais nous les rejoindrons. Nous passerons chacun notre tour la porte qu'ils ont déjà franchie. Ils seront là, nous tendant leurs bras lumineux pour l'étreinte des retrouvailles. Ainsi va la vie, si proche de son ennemie mortelle.
(En souvenir d'un billet de Crescent consacré à un jeune homme enfui)
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