un adieu banal (dimanche, 21 décembre 2014)

Je vous dirai adieu par un jour si banal qu'on croirait que rien ne peut se passer, rien d'autre que le défilement monotone des petits riens du quotidien. Que la lumière soit douce ou terne, ce jour là nous écouterons des chansons d'une jeunesse enfuie aux senteurs parfumées des amours posthumes. Ce jour là nous ferons du thé. Ce jour là nous dirons des mots sans importance, nous verrons des visages. Nous ferons un tour dans les rues de la ville qui se transforme et laisse derrière elle ses traces anciennes pour se faire une beauté fade en essayant d'imiter des villes plus grandes, plus neuves.

Je vous dirai adieu parce qu'il n'y aura plus rien à dire, ou plus d'énergie pour l'écrire. Je vous dirai adieu après ces tentatives, comme on retourne à la poussière de l'inconnu. Il y aura d'autres jeunes filles, pleines d'espérances dynamiques, pleines de souffle, qui danseront jusqu'à s'essouffler à leur tour, et deviendront des femmes étonnées de n'avoir pas créé ce monument dont elles sentaient frémir les fondations entre leurs mains.

Naissez, enfants, naissez à votre tour. Vous verrez comme est longue la route, dure la bataille, minime la victoire. N'oubliez pas sur le chemin de sentir les fleurs et de rire.

 

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