Blues (vendredi, 01 août 2014)

Reste debout longtemps, pour tenter d'écouter le blues venu de l'océan. L'expression de ton âme attend là. Elle existe, ton âme ? Sûrement, comme celle de tout être venu en ce monde, quelle que soit sa race, son espèce, sa durée de vie.

“The blues are the roots, the rest are the fruits”
Willie Dixon

Où pourras-tu trouver l'exact reflet de ton âme ? Tu cherches dans les regards, les lieux, les sons. C'est toi le guérisseur ultime. Aucun miroir ne t'aidera, il faut juste fermer les yeux, entendre, et attendre.

La vie se présente sous ses ajours gris : administratif, signalétique, législatif... Comme s'il n'existait plus de terra incognita où vivre son aventure. Comme un oiseau en cage, qui a compris que ses ailes ne lui servirait jamais à rien, que son désir profond ne serait jamais exaucé, qu'il ne lui était pas donné de tenter de diriger son existence vers le but où elle tend, l'individu humain grandit dans une société qui lui ferme tout ce vers quoi son aspiration tend naturellement. Devenir fou, devenir méchant, devenir terne, sont les réponses du désespoir.

Mais qui pourra nous sauver du désespoir ? C'est la force du blues : il est la lumière nostalgique qui monte du désespoir, il se répand, se déploie, et finit par baigner de lumière les corps et les âmes meurtris par la mort-vivance, par l'existence bafouée, par l'amour trucidé.

Il faut laisser son âme chanter, c'est la voie de la liberté.

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