Eau de coco, de Laurence Bordenave (samedi, 07 décembre 2013)
Laurence Bordenave se balade entre deux mondes, elle connaît celui des toutes petites bêtes et celui des textes et des images.
En décembre 2013, elle répond à l'appel d'AlmaSoror, qui propose d'écrire un texte contenant :
oh mon âme
le plus vieil été du monde
c'était si pur
ta mère absente
coco
Eau de Coco
Ce quidam, tu sais, celui qui ne savait pas ce qu’il voulait combattre. Un officier que seule la lune pouvait voir. Il est mort.
Il n’a pas fallu longtemps au massacreur pour subjuguer notre inconscient tant il est vrai qu’apparemment la mouche et l’homme se ressemblent.
Avec l’été – le plus vieil été du monde, maintenant, je le sais, l’orage grondait au fond d’un cri que ni toi, ni moi, n’aurions pu percevoir, ou peut-être le chat. Les chats perçoivent.
Mais dans cet air putride et vert, gonflé d’un océan d’oiseaux, l’officier, que l’eau de coco n’a pas suffit à ranimer, chargea le cœur des médecins d’une douleur inavouable. Que faire alors ? Aucun de nous ne s’attarda sur ce conflit. Ta mère absente, la mienne aussi, nous étions donc unis par les liens de la fuite. Te souviens-tu alors quand nous courûmes ?
Oh, mon âme ! Te souviens-tu ?
C’était si pur.
Laurence Bordenave
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