Les amours mortes : Alix, d'air et de feu (jeudi, 13 septembre 2012)
Alix, d'air et de feu suivi d'une Note sur l'exhibitionnisme blogal - par E de CL
Je ne t'aimais pas, Alix, car l'amour est humain et nous étions angéliques. J'avais peur de tes yeux, j'avais peur de tes mains, j'avais peur de nos lendemains. J'avais peur d'un passé qui remonte comme une mer sur la côte oubliée. J'avais peur d'un avenir vide et beau, sans sel. Intriguée par le voisin qui composait sa symphonie démesurée sur Gaspard de la nuit, je contemplais trop souvent par la fenêtre sa silhouette maigre penchée sur sa harpe.
Tu partis avant l'aube d'un jour frais de septembre et ma vie depuis passe sans que rien ne se passe.
Jeunesse, traîtresse ! Jeunesse, tu laisses passer les rêves, tu laisses partir les amours, tu ne comptes rien et au bout du compte, tu t'enfuis sans laisser de trace. Alors on compte et recompte les erreurs, les absences, les égarements, et l'on rêve la vie qu'on aurait pu mener. Si seulement...
Alix D-B, ton absence m'encercle.
Note sur l'exhibitionnisme blogal
Si je raconte ici ma vie comme une exhibitionniste de l’âme, sachez que je n'ai pas choisi cette maladie.
Qu'éxibhé-je ? Vous ne connaissez ni mes rêves, ni ma chair, ni mes idées, si j'en ai. Vous ne trouverez sur ces pages, sur ce domaine blogal en perpétuel chantier, pas l'once d'une information sur cette vie que je mène dans ce que d'aucuns osent appeler "la réalité", et qui n'est que le piège dans lequel nous sommes pris. Vous verrez cependant ce qu'on ne devrait jamais montrer, et qui révèle la substance de l'être : l'écriture en suspension.
"Si j’avais su que les rêves sont réels et le monde illusion, j’aurais inversé ma vision de la liberté et celle de la prison. Mais les menteurs amers disent décriant les images qu’elles sont illusoires, et nous entraînent dans leur " réel " qui n’existe que dans leurs sombres couloirs".
Edith Morning
| Lien permanent | Commentaires (7) | | Facebook | Imprimer |
Commentaires
"Si j’avais su que les rêves sont réels et le monde illusion, j’aurais inversé ma vision de la liberté et celle de la prison. Mais les menteurs amers disent décriant les images qu’elles sont illusoires, et nous entraînent dans leur " réel " qui n’existe que dans leurs sombres couloirs".
Edith Morning
Superbe !
Écrit par : Emma | vendredi, 14 septembre 2012
C'est une découverte, et une émotion teintée de curiosité...
Écrit par : ATTUEL Josette | samedi, 15 septembre 2012
Merci Emma d'être venue. Ces phrases de Morning trouvent un écho dans la cathédrale de votre cœur ? Cela ne nous étonne pas...
Écrit par : AlmaSoror | samedi, 15 septembre 2012
Josette, votre passage sur nos terres de poussières est un plaisir. Les fantômes d'AlmaSoror sont heureux, heureux que vous ayez éprouvé cette émotion teintée de curiosité.
Écrit par : AlmaSoror | samedi, 15 septembre 2012
Merci Emma d'avoir lu.
Merci Josette d'avoir laissé cette trace amie.
Écrit par : Edith de CL | samedi, 15 septembre 2012
J'ai lu Gaspard de la nuit il y a si longtemps. Texte difficile, mais beau, d'un romantique déchiré du XIX°siècle : Aloysius Bertrand. Un ami de tous les rêveurs, de tous les Tristan.
Quand à l'exhibitionnisme global, il 'est pas si cru que cela par ici...
Écrit par : Damage Machine | samedi, 15 septembre 2012
Damage Machine : Oui, Gaspard de la nuit est un texte beau et difficile... Qui m'a fait aimer la ville de Dijon.
Ludwig Zanette : C'est vrai que la perversion décèle des intentions là où il n'y en a pas du tout... Et que tous les enfants ont été blessés par ce type de perversions des adultes, à un moment ou un autre de leur enfance.
Écrit par : Edith de CL | dimanche, 16 septembre 2012