Le retour de Siobhan Hollow (jeudi, 07 juin 2012)

 

Ciel mental.JPG

Siobhan, tu as beaucoup manqué à AlmaSoror et à ses visiteurs. Tu nous reviens après de longues semaines d'hospitalisation, qui ne t'ont pas guérie de ta manie de t'envoler !

Nous te lisons... (Bien entendu, je n'ai pas corrigé tes feauttes).

deltaplane, siobhan hollow

Photos : Mavra Nicolaïevna Novogrochneïeva

Cela fait longtemps Edith que je ne t'ai rien écrit pour AlmaSoror mais c'est parce que suite aux deux accidents qui m'ont laissée alité trop lontemps j'ai eu besoin de tellement voler que je n'ai plus penser aux amis, aux amis qui pourtant étaient beaucoup venus me voir à l'hôpital. Maintenant que j'ai quitté le Nord je mesure tout ce que cette région froide m'apportait, même si je vole plus souvent aujourd'hui, le ciel du Nord me manque beaucoup. J'ai essayé comme je t'ai dit le planeur mais ce n'est pas le deltapane chère Edith. C'est l'avion qui plane dans le planeur, ce n'est pas le corps et le manque physique de planaison est très grand chez moi. Planaison, planance, il me faut planer ou mourir, planer et tomber mais planer encore.

Enfin, puisque tu me demandes avec instamitude un article le voilà, qui suit. Excuse les fautes et corrige-les si tu veux, moi je m'en fiche, tant qu'on comprend. C'est sur le vent (Eole est le Dieu du vent).

Un vol au dessus d'un nid de souvenirs vaut mieux que mille médicaments.

Le rêve des deltaplaneurs de l'extrême est de ne jamais redescendre. Le rêve des deltapanistes qualifiés, brevetés et modérés est de redescendre pour pouvoir repartir. Cette deuxième catégorie ne déteste pas la technique, s'occupe de son aile et de son delta, aime son matériel dont l'entretien est un plaisir et une passion. En revanche, les extrémistes ne voient dans le delta et dans la voile que l'outil pour accéder à la drogue, c'est à dire aux sensations qu'on éprouve dans le ciel, cette sensation de ne plus être possédé par cette maudite planète où nos yeux ont trop pleuré. Ceux-ci ont la rage qui les reprend dès qu'il reposent le pied à terre et leur matériel n'est plus qu'un objet inanimé.

Pour les deltamodérés, la compétition et le club sont des possibilités envisageables, une façon conviviale de pratiquer leur passion. Pour les extrémistes (dont je suis vous l'aurez compris, mais vous l'avez déjà compris depuis lontemps), ces formalités ne sont que des freins, des empêchements, voire des emmerdements qui mettent une distance haïssable entre le vol et eux.

Il ne s'agit pas de dénigrer les modérés, qui ne seraient que des faibles, des demi-passionnés, car leur passion est tout aussi grande que la nôtre, ce qui fait la différence ce n'est pas la passion pour le vol mais l'exclusivité. Un modéré est quelqu'un qui peut parfaitement être heureux à terre plusieurs semaines de suite. Il souhaite voler, il attend une opportunité mais il a une vie à vivre qui le comble en dehors du deltaplane. Un deltaplaneur de l'extrême a besoin de voler pour vivre et à terre il est comme en cage. Cette transition me permet de dire deux mots à propos des gens qui se permettent de mettre des oiseaux en cage (mais on pourrait faire un parallèle avec les enfermements de tous les animaux) : vous ne méritez pas une liberté que vous ôtez aux autres.

Sur cette évidence malheureusement oubliée par beaucoup, je vous souhaite de belles soirées de printemps et vous laisse avec un poème.

 

 

Mon enfant, jeune enfant,

tu t'appelleras Éole comme le vent

et tu seras fils de moi et du vent.

Tu joueras dans la cour de l'école

avec Dylan, le fils de la vague,

dont le père surfe sur les vagues loin des plages et des gens.

 

 

Tu t'appelleras Éole et tu seras fils du vent.

Et tu feras planer ta mère comme le vent.

 

 

 

Siobhan Hollow

 

| Lien permanent | Commentaires (1) | |  Facebook |  Imprimer | | | |