L'amour ignoré (mercredi, 21 décembre 2011)

 

IMAG2212.jpg

 
Tu m’aimais et tu ne partais jamais. Tu étais pour moi une entité si présente, et cette présence était si évidente que je ne pensais pas un jour manquer de toi. Tu étais comme l’arbre sur le chemin de tous les jours, qui salue et abrite et dont on ne sait pas qu’il attend notre passage. Tu étais l’évidence et ton absence seule m’a révélé l’importance de ton être, la grandeur de ton aide, l’immensité de ton amour. Combien sommes-nous à ignorer ceux qui nous portent ? Combien de nous croient qu’ils marchent seuls, qu’ils tiennent par leurs propres muscles debout quand c’est l’attention constante d’un protecteur qui nous fait tenir ?
Hélas, les plus aimants ne savent pas se vanter de leur amour, et les plus aimés méprisent cette nourriture qui leur parait fade parce qu’ils n’en ont jamais manqué. Aussi, quand la solitude nous trouve désespérés à l’aube nouvelle, quand le soutien n’est plus, alors seulement la connaissance de cet amour jamais rendu frappe les cordes de notre cœur comme un remord. Au remord destructeur s’allie le regret assassin de n’avoir pas aimé la personne qui nous aimait, de n’avoir pas compris que l’amour n’est pas la grande lumière pailletée qui attire les mouches mais le regard discret qui prie et aide sans rien dire.

Cœurs aimants, vous souffrez et vous portez le monde.

Cœurs aimés, à l’ingratitude insouciante de votre jeunesse suit la douleur amère des solitudes imprévues.

Et pourtant tout est dit dans la chanson de Solweig, dans le mépris de Peer et dans la musique éternelle des villes et du monde.

 

Edith de CL

 

| Lien permanent | Commentaires (2) | |  Facebook |  Imprimer | | | |