Moi, si j'avais commis... (dimanche, 18 décembre 2011)

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Photos Stefania Rognonino


Moi si j’avais commis tous les crimes possibles,
Je garderais toujours la même confiance,

Car je sais bien que cette multitude d’offenses

N’est qu’une goutte d’eau dans un brasier ardent.

 
Oui, j'ai besoin d'un coeur tout brûlant de tendresse
Qui reste mon appui, et sans aucun retour,
Qui aime tout en moi, et même ma faiblesse,
Et ne me quitte pas, ni la nuit ni le jour.
 
Non, je n’ai pu trouver, nulle autre créature
Qui m’aimât à ce point, et sans jamais mourir,
Car il me faut un Dieu qui prenne ma nature,
Qui devienne mon frère, et qui puisse souffrir.
 
Je ne sais que trop bien que toutes nos justices
N’ont devant ton regard, pas la moindre valeur,
Et pour donner du prix à tous nos sacrifices
Oui, je veux les jeter jusqu’en ton divin cœur.
 
Non, tu n’as pas trouvé créature sans tâche,
Au milieu des éclairs, tu nous donnas ta loi,
Et dans ton cœur sacré, Ô Jésus je me cache
Non, je ne tremble pas, car ma vertu c’est Toi.

Sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus

On peut écouter ce texte chanté, ici

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Nous ajoutons dans le corps de ce billet le commentaire de Sara, qui s'interroge sur la distnction entre "crime commis" et "crime subi".

"Moi si j’avais commis tous les crimes possibles" :
Le problème dans le crime c'est sa victime, il me semble. Si le criminel se sent mal de son crime, c'est qu'il a une "Conscience" ; il a le sentiment du mal qu'il a fait. De mon point de vue, ce sentiment lui est dicté par les règles de la société dans laquelle il vit. C'est la condamnation de la société, de son opinion, de ses lois qui le fait souffrir. Tout dépend alors à quel degré il a intégré ces lois. Se tourner vers Dieu pour se faire pardonner et pouvoir supporter son crime, c'est une démarche particulière qui soulage le coupable mais pas la victime.
La plupart des grands crimes sont commis par des gens qui ne font aucune prise de conscience du mal qu'ils ont fait, soit parce que leur psychisme n'en est pas capable (ils n'éprouvent pas de compassion), soit parce qu'ils agissent au nom d'une idée et dans le cadre d'une organisation qui justifie leurs actes. Le "bien", le "bon" est de leur côté.
La pauvre petite Thérèse de l'Enfant Jésus n'a jamais commis aucun crime. Elle en aurait bien été incapable. Outre que son poème n'est pas terrible, il exprime un sentiment de culpabilité incurable. Du coup, elle s'intéresse, se penche sur le sentiment de culpabilité auquel elle essaie de trouver des solutions.
Elle ne voie pas la victime.

Écrit par : Sara | dimanche, 18 décembre 2011

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