La solitude des champs de blogs II (mardi, 22 novembre 2011)

A Hélène Lammermoor, amicales remontrances et bises amères, par une brise novembrale, en écoutant la pluie qui ne vient pas, le vent qui bruisse à peine, le froid qui claque et l'électrorock des Shudder to Think.

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Si quand j'avais quinze ans on m'avait dit que le 18 novembre 2011, je découvrirais l'oeuvre d'Edgar Varèse sur Internet, avec un sentiment mitigé, qu'avec un téléphone attaché à rien je prendrais une photo d'une grue derrière une affiche au premier plan dans la rue, puis d'affiches, affiches, affiches, boulimie de photos des affiches assassines de la rue ! que de ce téléphone, immédiatement, j'enverrais quelques unes de ces photos dans un lieu qui n'existe pas, peuplé de millions d'hommes, que chacun pourrait voir la photo et lire les mots que j'écris à côté, que je pourrais ainsi raconter une scène de ma vie en appuyant sur les petits boutons d'un téléphone, j'aurais cru à une émigration dans sur autre planète. Mais je n'ai pas changé de planète : la planète a beaucoup changé. Je suis toujours là, vers Montparnasse, je n'ai pas encore de rides à mon visage et moins de crises d'angoisse. Des mots que j'emploie tous les jours certains n'existaient pas. Comment pouvais-je deviner que je deviendrais blogueuse quand le mot blog n'existait pas et que j'ignorais l'existence naissante d'Internet ? J'avais quinze ans et j'hésitais à vivre. Aujourd'hui, j'en ai trente-trois et j'ai renoncé. Je blogue.

 

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Phototexte d'Edith de CL

 

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