Aléas toi R (dimanche, 10 octobre 2010)
Photo Sara
(un billet de David-Nathanaël Steene)
à K.
Fais de beaux rêves et ne reviens jamais. Tes jambes sur le tapis et ta chemise de nuit de soie ne sont presque plus là. Tu pars. Tu entends des voix venues d'ailleurs, elles font une bulle de son dans laquelle tu entres et t'envoles. Tu vas survoler les immeubles de l'aube et les champs qui les suivent. Tu oublieras ma voix trop faible et mon corps trop malingre dans tes voyages sonores. Tactiles seront tes sensations, quand derrière les montagnes apparaîtra le paysage de l'enfance, de neige et de feu glacé, pur. Au confluent de toutes nos enfances, il y a le garçon enchanté, qui souffle pour voir la fumée sortir de sa bouche. Mais ne t'y trompe pas : dans ce rêve où tu pars, nul ne t'attend. C'est à toi de te frayer une voie irréelle à travers les voix des herbes et des gouttes de rosée, et toutes les choses infimes de la nature, qui fascinent et qu'on oublie vite dès que la ville est là, enfermante.
Fais de beaux rêves puisque tes yeux sont déjà ailleurs, que tes oreilles tendent vers l'inconnu, que ma présence ne te dérange même plus.
DN Steene
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Commentaires
David Nathanaël, tu pleures ?
Écrit par : Virage à droite | dimanche, 08 avril 2012