La chanson des gisants (dimanche, 04 juillet 2010)
Gisez ! et ne parlez plus. Ecoutez le vent du soir
Venu des terres brûlées caresser vos corps de pierre.
Priez et ne pensez plus. Dans la nuit, sur le lac noir,
La barque aux chiens et aux lions ondule vers l'outre-terre.
Les chacals ont tout mangé ; sur les croix, plus de cadavres
et les rêves des vivants sont délivrés de vos plaintes.
Ils auront pour réconfort, à l'aube que la mort navre,
Mélangée aux chants d'oiseaux, la mémoire des étreintes.
Les filles et les garçons se dressent fiers sur les routes !
Ils boivent à s'en étourdir aux sources de la jeunesse.
Poursuivant vos déraisons, ils luttent coûte que coûte,
Ils s'ébrouent devant la mort et pissent sur nos sagesses.
Gisez ! et ne parlez plus. Ecoutez la vie qui dort,
Venue des ivresses nues des pères néandertal.
Elle coulait dans vos veines il y a trois heures encore
Et nos mains ensanglantées sculptent les bières tombales.
Edith de CL,
vendredi 2 juillet MMX, achevé à 11h25
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