Celle qui ne m'a jamais aimée (dimanche, 27 septembre 2009)

 

La ballade de VillaBar, c'est l'histoire des personnages nés au bar du Piston Pélican, en 2007, le dimanche soir quand on se retrouvait, photographes, écrivains, acteurs et piliers de bars, pour inventer ensemble. Les soirées n'ont plus lieu, mais les personnages poursuivent leur vie. Car la réalité s'est fait dépasser par la fiction de VillaBar. Et le monde de VillaBar est devenu plus vrai que nous. 
Lamentation de Venexiana Atlantica
Isa.Ferrier.Lilas+Vene.jpg
(Photo d'Isabelle Ferrier)

 

 

De conquêtes musicales en conquêtes musicales, de conquêtes amoureuses en conquêtes amoureuses, je vogue sur la planète Terre, la planète bleue, sans comprendre le sens de la vie des autres. Ils n’ont rien : ni gloire, ni flic, ni art. Quel enfer que leur sort. Je brûle mes ressources vitales pour ne pas manquer de ces trois drogues, qui sont les seules choses valables en ce monde, et quand je n’en n’aurai plus, j’écrirai mon autobiographie (j’ai déjà trouvé le titre, un clin d’œil à John, qui sera alors mort et enterré depuis mathusalem) et je crèverai.

On dit que j’aime les femmes, ce qui est faux. J’aime les hommes.
J’ai aimé John. Bien que je l’ai trahi plusieurs fois.
J’ai aimé Bob. Bien que je lui ai fait de grosses crasses.
J’ai aimé Stan. Bien que je l’ai toujours traité comme une merde.
J’ai aimé Andreï, le petit flic sans peur et sans reproche, bien qu’il m’ait prise pour une maman, ce pauvre gosse, et que je lui ai fait sentir bien salement que si les mères sont des grosses putes qui vous soutirent tout votre bien dans votre dos, alors oui, j’en suis une bonne.
J’ai aimé Nicodème, malgré son odeur pestilente de flic et sa gueule de haut fonctionnaire méprisant. Si je lui ai fait arracher un bout de crâne par un pote véreux, c’était pour son bien. D’ailleurs, il a beaucoup plus de succès depuis, professionnellement et affectivement.
J’ai aimé Mahalaoui, le pauvre gars qui traînait lamentablement dans les bas fonds d’une ville perdue loin derrière Saint-Jean en Ville.

Je n’ai jamais aimé Lilas. Je n’ai jamais aimé Yeux Noirs. Je n’ai jamais aimé Grisélidis. Je n’ai jamais aimé Galswinthe. Je n’ai jamais aimé Solveig. La seule que j’ai peut-être aimé, dans le fond de mon cœur – si ce muscle brasse réellement autre chose que le sang, pétrole du corps -, c’est … Fifi Exaltacion. Mais c’est elle qui ne m’aimait pas.

 

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