dimanche, 28 avril 2013
Lorenzo

J'avais peur, très peur en montant l'escalier de la rue du Bouloi. J'avais traversé la ville, apparemment en sweatshirt, jean et basket ; en réalité enveloppée d'un long manteau de peur, dans une matière noire comme la mort, aux boutons rouges sang qui oppressaient ma poitrine, aux vastes pans qui enserraient mes jambes, interrogeant sans cesse ma mère qui se lassait de répondre à mes questions et m'intimait l'ordre, l'ordre étrange et impossible, de l'embrasser comme si de rien n'était . À ma droite, ma petite sœur et ses longs cheveux blonds, son sourire désolé...