mercredi, 30 août 2017
Langue de feu, esprit de sécheresse
Il eut fallu que la langue fut notre ramage charmant, notre plumage fier et sauvage, plutôt qu’un outil à saccager la nature et la vie, l’amour et la sexualité, la fraternité et la joie. Elle eut dû nous servir à traverser le temps, plutôt qu’à le compter, à baigner l’espace, plutôt qu’à le quadriller, à parader dans la jungle animale, plutôt qu’à nous en extirper. Nous aurions fait de nos textes des huttes pour l’esprit, de nos jouxtes des feux de joie, nous aurions été alors beaux, et libres, et sauvages, et notre langue aurait été aussi parlante, aussi puissante que le mutisme des...